Texte rédigé par Adelaïde Couillard dans le cadre de l’exposition “Des Yeux derrière l’Image”, à la galerie Folle Béton.
L’assemblage présenté par Agathe Dos Santos pour la Galerie Folle Béton rappelle les cabinets de curiosités, où des éléments disparates se côtoient dans une harmonie certaine, mais dont on peine à saisir immédiatement le fondement.
Comme le collectionneur, Agathe est la seule à connaître les raisons de son attirance pour les éléments qu’elle combine dans ses oeuvres et les liens qu’elle tisse entre eux.
Si la collection peut naître d’une horreur du vide ou de la volonté de constituer un savoir encyclopédique, elle est motivée chez elle par le souhait de créer un langage dont elle ne voudrait perdre aucun élément. Ne rien jeter, tout montrer, pour tout garder.
Ce langage est fait d’images de catastrophes, de guerres, d’événements sensationnels. Des images qu’elle voit comme des «erreurs» ou des tentatives de mimésis qui «tombent à coté», et ce parce qu’elles tendent à montrer ce qu’il est par essence impossible de représenter.
Agathe travaille par associations, évoluant d’images en images, construisant, déconstruisant, se reposant sur le sens ou sur la matière, isolant ici un détail, le retravaillant parfois plusieurs fois, regroupant des fragments qu’elle transforme ou qu’elle transcrit et qui viennent, parfois au terme de plusieurs manipulations et réemplois, constituer des tableaux de matériaux variés.
Bien que ces tableaux puissent être appréhendés de manière autonome, c’est entourés de l’ensemble des éléments et des étapes qui ont mené à leur réalisation qu’Agathe préfère les montrer. De fait, chaque tableau au sein de l’assemblage est à la fois surface, contenant et contenu, fraction du réseau bien plus vaste de sa méthode de travail qui, offerte à notre regard, n’est pourtant jamais pleinement saisissable.
En nous livrant à travers cet ensemble une mise en abîme de sa pratique, elle entretient notre espoir de réussir l’espace d’un instant à saisir son langage fait des fragments associés par son oeil.
«Au cours de son vol par la fenêtre sa forme se recomposa un instant»
Comme au fil des dernières lignes de l’ouvrage Le Guépard (Giuseppe Tomasi di Lampedusa) , elle nous offre l’incroyable illusion que l’on pourrait capter brièvement l’entièreté de sa pensée, entrevoir en transparence de tous les fragments le sens de son langage avant le retour du mystère.
Comme le collectionneur, Agathe est la seule à connaître les raisons de son attirance pour les éléments qu’elle combine dans ses oeuvres et les liens qu’elle tisse entre eux.
Si la collection peut naître d’une horreur du vide ou de la volonté de constituer un savoir encyclopédique, elle est motivée chez elle par le souhait de créer un langage dont elle ne voudrait perdre aucun élément. Ne rien jeter, tout montrer, pour tout garder.
Ce langage est fait d’images de catastrophes, de guerres, d’événements sensationnels. Des images qu’elle voit comme des «erreurs» ou des tentatives de mimésis qui «tombent à coté», et ce parce qu’elles tendent à montrer ce qu’il est par essence impossible de représenter.
Agathe travaille par associations, évoluant d’images en images, construisant, déconstruisant, se reposant sur le sens ou sur la matière, isolant ici un détail, le retravaillant parfois plusieurs fois, regroupant des fragments qu’elle transforme ou qu’elle transcrit et qui viennent, parfois au terme de plusieurs manipulations et réemplois, constituer des tableaux de matériaux variés.
Bien que ces tableaux puissent être appréhendés de manière autonome, c’est entourés de l’ensemble des éléments et des étapes qui ont mené à leur réalisation qu’Agathe préfère les montrer. De fait, chaque tableau au sein de l’assemblage est à la fois surface, contenant et contenu, fraction du réseau bien plus vaste de sa méthode de travail qui, offerte à notre regard, n’est pourtant jamais pleinement saisissable.
En nous livrant à travers cet ensemble une mise en abîme de sa pratique, elle entretient notre espoir de réussir l’espace d’un instant à saisir son langage fait des fragments associés par son oeil.
«Au cours de son vol par la fenêtre sa forme se recomposa un instant»
Comme au fil des dernières lignes de l’ouvrage Le Guépard (Giuseppe Tomasi di Lampedusa) , elle nous offre l’incroyable illusion que l’on pourrait capter brièvement l’entièreté de sa pensée, entrevoir en transparence de tous les fragments le sens de son langage avant le retour du mystère.
Adélaïde Couillard